top of page

Le corail, arbre des eaux :

Arbre des eaux, le corail participe du symbolisme de l'arbre (axe du monde) et de celui des eaux profondes (origine du monde). Sa couleur rouge l'apparente au sang. Il a des formes tourmentées. Tous ces signes en font un symbole des viscères.


Il serait né, selon une légende grecque, des gouttes de sang versées par la Méduse, l'une des Gorgones : ce serait la tête de Méduse, tranchée par Persée, qui se serait transformée en corail, tandis que du sang jaillissant naissait Pégase. Et ceci paraît cohérent, selon la dialectique interne des symboles, si l'on se rappelle que la tête de Méduse avait la propriété de pétrifier ceux qui la regardaient.

Le symbolisme du corail tient autant à sa couleur qu'au fait qu'il présente la rare particularité de faire coïncider en sa nature les trois règnes animal, végétal et minéral.


Chez les Anciens le corail était utilisé comme amulette, pour préserver du mauvais œil. Il était également censé arrêter les hémorragies, comme un coagulant, et écarter la foudre.

Sous le nom de partaing, dont l'étymologie est obscure, le rouge corail a servi, dans les textes moyen-irlandais, à des comparaisons touchant la beauté féminine (les lèvres principalement). Il ne participe pas, selon toute apparence, en milieu celtique, au symbolisme guerrier de la couleur rouge. Mais les documents archéologiques établissent l'usage du corail dans les décors celtiques au deuxième âge du Fer. Puis, le corail ayant fait défaut, les Celtes l'ont remplacé par l'émail rouge qu'ils inventèrent.

Très utilisé dans ses formes naturelles par les orfèvres baroques d'Europe centrale du XVIe au XVIIIe siècle, il donne naissance, associé à des figures de métal précieux, à toutes sortes de monstres et d'êtres mythiques, qui en font une représentation matérielle innée de l'imaginaire, du fantastique.


Le corail est dit posséder une propriété curieuse connue depuis très longtemps et semblable à celle que l'on prête à la turquoise et à la perle : certaines personnes ne pourraient porter sur la peau un objet en corail rouge sans que celui-ci se décolore et ce phénomène serait général pour toutes les personnes malades. Les Anciens prétendaient même que, si une personne portant un collier de corail rouge était sur le point de tomber malade, le corail se décolorait avant même que la personne ne ressentît les premières atteintes du mal.

Selon la médecine antique, le corail arrête les hémorragies, dessèche les humeurs, empêche la tuméfaction des plaies. Il combat la dysenterie, fortifie les yeux par son action détersive et dessicative des crasses de l'œil et préserve de toutes les épidémies. Il calme les maux d'estomac, guérit les inflammations de la rate et de l'intestin, fortifie le cœur, est utile contre les palpitations. Il est actif contre la neurasthénie et a des propriétés aphrodisiaques.

Suspendu au cou d'un épileptique ou d'un goutteux, il combat leur mal. Il calme les convulsions des petits enfants et leurs maladies nerveuses.


Arnaud de Villeneuve dit que si l'on fait prendre 10 grains de corail rouge pulvérisé à un enfant avec le lait de sa mère, pourvu que ce soit le premier enfant de cette femme et que l'enfant n'ait encore pris ni nourriture ni boisson, il sera garanti pendant toute sa vie de l'épilepsie.

Sa poudre bue avec du vin facilite l'élimination du sable de la vessie et des calculs rénaux.

Le grand alchimiste Basile Valentin a donné une singulière recette de panacée où l'or potable doit être mêlé au corail et à la perle : « Si la quintessence des perles avec la teinture des coraux sont jointes en même poids avec cet Or spirituel, et si l'on en donne la pesanteur de deux grains à quelqu'un, il se pourra assurer de jouir d'une parfaite santé et d'être exempt de toute infirmité, parce que dans cet esprit de l'Or réside par excellence la vertu de guérir toutes débilités, les ôter et rectifier la masse du corps de l'homme de telle sorte qu'il peut être tenu parfaitement exempt de toutes maladies -. car la quintessence des perles fortifie le cœur et rectifie les fonctions des cinq sens, tandis que la teinture des coraux expulse tous les venins, et ainsi Vâme de l'Or étant en forme de liqueur unie avec l'essence des perles et soufre des coraux joints ensemble, ils peuvent produire des effets quasi incroyables et qui sembleraient excéder l'étendue des pouvoirs de la nature si l'expérience n'en faisait voir la vérité.


Depuis la plus haute Antiquité, l'« arbre des eaux » a fasciné les hommes car il « réunit en lui les trois règnes minéral, végétal et animal. Enveloppé de mystère où le symbolisme qui lui est associé va de sa forme, qui ressemble à un arbre ou l'axe du monde, jusqu'à l'eau qui suggère l'origine du monde, en passant par sa couleur rappelant le sang". »

Né, d'après une légende grecque, du sang et de la tête de Méduse, tranchée par Persée, le corail doit à cette Gorgone, dont des serpents composaient la chevelure, sa conformation et sa propriété d'agir efficacement contre les venins et les morsures d'aspic ou de scorpion. Selon une autre tradition, c'est une algue putréfiée et durcie à l'air qui lui donna naissance : « Blanc à l'origine, il rougirait sous l'action du soleil et du baiser des nymphes amoureuses ».

La réputation amulettique du corail remonte aux plus anciens temps. Pour les Cananéens, les perles de corail étaient des porte-bonheur. Les Romains en faisaient porter aux enfants pour les mettre à l'abri des mauvais génies, des sortilèges et de tous les dangers. Sous forme de main, de corne, ou même de simple branche, le corail est, notamment pour les Arabes et les Italiens, un préservatif puissant pour lutter contre le mauvais œil. Le roi de Naples, Ferdinand Ier (1751-1825), brandissait vers toute personne qu'il soupçonnait être un jeteur de sort le morceau de corail conservé précieusement sur lui. En Toscane, les mères en attachent un grain au cou du bébé et boivent parfois du corail réduit en poudre, ou en font avaler au nourrisson, avant de l'allaiter. Dans les Apennins, « sept fragments de corail pris aux colliers de sept jeunes filles nommées Marie, enfilés dans un cordon de soie rouge attaché au bras gauche de l'enfant, constituent un antidote souverain contre l'envie ». D'une manière générale, le corail, très bénéfique, prémunit de l'adversité, des ennemis, des envieux et des médisants. En porter incite également à la prudence, à la justesse de raisonnement et pourrait même détourner du meurtre. Selon une croyance gauloise, il assure la victoire dans les combats et rend les poisons efficaces. Au Moyen Âge, le corail passait pour protéger des terreurs paniques. On lui accorde toujours un grand pouvoir contre les cauchemars.


Comments


Commenting has been turned off.
bottom of page